Anaïs Lelièvre (1982) est diplômée d’un DNSEP à l’Ecole d’Art de Rouen et d’un doctorat à l’université Paris 1.

A partir d’expériences de territoires, ses dessins restituent des dynamiques transversales, oscillant de la céramique à l’installation, entre concentration minutieuse et déploiement monumental, inscriptions contextuelles et fluctuations nomades. A l’image du lieu exploré, un fragment de matière, minéral ou végétal, poreux ou stratifié, en croissance ou effrité, donne lieu à un dessin de petit format. Par multiplication numérique et agrandissements successifs, ce dessin-matrice est lui-même mis en croissance jusqu’à sa décomposition pour générer d’autres dessins à l’échelle d’un environnement immersif. Tout en renversant les repères orthonormés du lieu existant, ces installations en transcrivent les processus et tensions, organique ou architectural, entre germination, effondrement et construction.
Le processus excède souvent la production d’une seule installation et trouve sa suite dans plusieurs espaces, où le même dessin évolue, se stratifie des résidences récemment vécues, et se reconfigure selon le nouveau site. Tout en développant une approche contextuelle très ancrée, des lignes traversent les différentes résidences, et avancent – en jouant d’aller-retour – par l’attention aux spécificités de chaque lieu. Ainsi l’ailleurs se poursuit ici puis en pointillé encore ailleurs, et découvre des résonances d’un espace à l’autre.

Selon une approche spatiale du dessin, son travail se développe en résidence depuis fin 2015, en France et à l’étranger (Islande, Brésil, Suisse, Grèce, Canada, Portugal…). Ses installations furent notamment présentées au FRAC Provence-Alpes-Côte-D’Azur, au Centre d’art Fernand Léger de Port-de-Bouc, au Château de Rentilly, au Musée d’Art des Sables d’Olonne (MASC), à la Chapelle de la Visitation de Thonon-les-Bains, au Musée du dessin et de l’estampe originale de Gravelines, à L’Espace Jacques Villeglé de Saint-Gratien, au Musée des Augustins de Toulouse, à l’Art dans les Chapelles, à la Cathédrale Saint-Etienne de Cahors, au Musée Jenisch en Suisse (Vevey), au Centre d’Art du Luxembourg Belge, dans les fondations privées Arthéna en Allemagne (Dusseldorf) et La Junqueira au Portugal (Lisbonne), en Arabie-Saoudite pour Bienalsur… Ses œuvres intègrent les collections du FRAC Picardie, du Musée des Sables d’Olonne, du Musée Jenisch, du Groupe Eiffage pour un projet 1 immeuble 1 œuvre à Marseille.

En 2023, une exposition entièrement dédiée à sa production de céramiques prend place à L’Espace Jacques Villeglé à Saint-Gratien. En 2024, deux résidences de création, déployées sur une année, à l’Observatoire de Lyon et au Musée de céramique à Lezoux, lui permirent de développer des collaborations avec des géologues, astrophysiciens, paléontologues et archéologues. En 2025, elle est invitée à présenter une exposition personnelle au Centre céramique contemporaine La Borne, un Solo à Art Paris avec la Galerie Capazza, ainsi qu’une installation in situ dans le bassin du Château de Rentilly. Elle prépare actuellement sa participation à l’exposition collective Les énergies de la terre au Musée Adrien Dubouché à Limoges, à la suite d’une résidence de production au CRAFT. En 2026, sont prévues des expositions personnelles au centre d’art Les 3 Cha à Châteaugiron, au Domaine de Chaumont-sur-Loire, et au passage Sainte-Croix à Nantes.